8.2.07

POURQUOI L'AMERIQUE DIMINUE-T-ELLE SA RESOLUTION A COMBATTRE LES JIHADISTES ?

8 février 2007 - Par Caroline B. Glick | Jewish World Review -
Adaptation française de Sentinelle 5767

Le ministre kényan des affaires étrangères Raphaël Tuju a entamé une visite de cinq jours en Israël cette semaine, et croyez-le, Israël a beaucoup à discuter avec lui. Malheureusement, il semble que le gouvernement Olmert ne parviendra pas à le reconnaître.

La question la plus importante que le premier ministre Ehud Olmert et ses collègues devraient aborder avec leur hôte kényan est de savoir comment son gouvernement traite le fait que Washington a apparemment perdu la volonté de combattre la guerre contre le jihad mondial.

La semaine dernière, sous la pression de l’ambassadeur des USA au Kenya, Michael Ranneberger, les autorités kényanes ont libéré de prison Sheikh Sharif Ahmad, l’un des chefs de l’Union des Cours de Justice Islamiques (UCJI) liées à al Qaïda et chassées de Somalie.

En décembre dernier, avec le soutien et l’accompagnement des USA, les forces éthiopiennes ont envahi la Somalie avec des forces du Gouvernement Fédéral Somalien de transition (TFG). L’intervention est intervenue un mois après que l’UCJI ait déclaré le jihad contre l’Ethiopie et le Kénya. Les forces de l’UCJI, qui avait installé une tyrannie dans le style Taliban à travers le pays, se sont enfuies devant l’avance éthiopienne. En seulement six jours, l’UCJI a été renversée et le gouvernement somalien reconnu a repris le contrôle de Mogadiscio.

Depuis le début de l’invasion éthiopienne, la Ligue Arabe et l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) ont toutes deux exigé un retrait éthiopien immédiat.

Ce n’est pas surprenant parce que l’UCJI a bénéficié du soutien généreux de la Ligue Arabe et des Etats membres de l’OCI - l’Erythrée, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Egypte, le Soudan, le Yémen et la Libye. Selon l’analyste militaire respecté Bill Roggio, les officiels du renseignement américain maintiennent que la soi-disant « chaîne d’or » des financiers d’al Qaïda a donné 200 millions de dollars à l’UCJI depuis le printemps dernier. L’UE a aussi exigé que l’Ethiopie retire ses forces et que le TFG négocie un accord avec l’organisation du front d’al Qaïda dans la corne de l’Afrique. Le commissaire à l’aide humanitaire actuel de l’UE, Louis Michel, a lié l’assistance de l’UE au TGF à son acceptation d’éléments de l’UCJI dans son gouvernement.

Les USA ont été le seul pays qui ait soutenu l’Ethiopie, et avec de bonnes raisons. Peu après que les forces éthiopiennes aient pris le contrôle de Mogadiscio, l’aviation des USA a poursuivi des terroristes d’al Qaïda s’enfuyant vers le sud de la Somalie après que des rapports du renseignement aient montré que parmi les fuyards des chefs de l’UCJI, il y avait des organisateurs des attentats à la bombe de 1988 à l’ambassade des USA à Nairobi et à Dar es Salaam [en Tanzanie]. De façon troublante, les Usa semblent avoir abandonné le combat. Le Département d’Etat s’est joint à l’UE, à la Ligue Arabe, et à l’OCI dans un appel à la « réconciliation » entre le TFG et l’UCJI, et il soutient la participation de jihadistes « modérés » dans le gouvernement somalien. Parlant aux journalistes africains cette semaine à Addis Abeba, le secrétaire d’Etat adjoint pour les affaires africaines, Jendayi Frazer, a déclaré : « Je pense que l’UCJI était détournée par les extrémistes en son sein. Et il y a des membres qui veulent la négociation pour participer à la réconciliation nationale ».

C’est ainsi que l’ambassadeur des USA à Nairobi, au Kénya, a obligé les autorités kényanes à libérer Sharif Ahmad de prison. Commentant aux médias kényans sa libération, le Pr. Ali Abdiweli, un professeur somalien résidant aux USA, ayant des liens avec le TFG, a déclaré : « je suis scandalisé par le comportement de l’ambassadeur des USA au Kenya. Plus de 3.000 Somaliens sont morts du fait de Sheikh Sharif et de l’UCJI.

« Sharif doit être jugé. Ici nous nous opposons à dire que c’est un modéré... Cela est absurde, et en aucune manière Sheikh Sharif n’acceptera le moindre gouvernement laïque. Vraiment le comportement de l’ambassadeur encouragera les résidus des ICJI ».

La politique des USA de se concilier les jihadistes dans la corne de l’Afrique est u simple exemple du tournant récent que la stratégie politique des USA a prise concernant la guerre contre le jihad mondial. Sur chaque front majeur, et en particulier dans ses échanges avec Israël, l’Irak et l’Iran, l’administration Bush exécute des stratégies politiques qui sapent ses alliés, renforcent ses ennemis et par conséquent frappent les intérêts de la sécurité nationale des USA. Alors que l’administration et le nouveau congrès Démocrate discutent du niveau du nombre de soldats, et du financement de la guerre en Irak, comme l’ancien analyste de la CIA Robert Baer l’a écrit la semaine dernière dans le magazine « Time », l’Iran a effectivement pris le contrôle de Bassorah, la ville port et le centre pétrolier de l’Irak Le Toman, monnaie iranienne est davantage en circulation dans la ville que le dinar irakien. La ville sainte shiite de Nadjaf se transforme aussi en un protectorat des Gardes de la Révolution iranienne.

Bien qu’il soit loin d’être le seul, le chef central de l’Irak qui a permis la prise de contrôle iranien est Abdul Aziz Al Hakim. Hakim, qui dirige le conseil Suprême de la Révolution Islamique en Irak (SCIRI) a passé les 20 ans précédant l’invasion de l’Irak par les USA en Iran. La milice des SCIRI - la force de Badr - a des liens ouverts avec les Gardes de la Révolution iraniens. En effet, aussi bien les milices Badr et les SCIRI ont été créés en Iran en 1982 par les Gardes de la Révolution. Les SCIRI sont la plus importante faction au parlement iranien aujourd’hui, et Hakim est considéré comme un homme clé pour assurer la stabilité en Irak. A cette fin, il fut invité à Washington en décembre dernier pour rencontrer le Président George W. Bush.

Les commandants militaires des USA dans le pays, qui sont fatigués de permettre aux iraniens de tuer des forces américaines à leur guise, s’opposent à cette option. Pourtant, alors qu’ils exigeraient que l’autorité élimine les opérationnels iraniens en Irak, leurs décisions sont bloquées par la Secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et ses collègues du Département d’Etat et de la CIA.

Cette discussion critique tourne actuellement autour de la question de savoir si oui ou non la Maison blanche révèlera publiquement la preuve de la profonde implication de l’Iran dans la guerre en Irak en général, et dans les attaques contre des forces américaines en particulier. Rice et ses collègues mettent en avant la suppression de l’information. Révéler la profondeur des opérations iraniennes contre les USA, disent-ils, obligera les USA à contre-attaquer vraiment. Cela signifie, apparemment, que Rice et ses collègues verraient plutôt l’Iran prendre le contrôle de l’Irak, et infliger ainsi la défaite la plus humiliante des forces américaines depuis la guerre du Vietnam, plutôt que de reconnaître que l’Iran combat les USA et leurs alliés.

Cette préférence pour la conciliation et la défaite en Afrique et dans le Golfe persique est encore davantage apparents dans les échanges des USA avec les Palestiniens. Avant son sommet avec les chefs terroristes du Hamas Khaled Mashaal et Ismail Hanyieh aujourd’hui à la Mecque, le chef du Fatah et de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas a dit : « Nous devons unir le sang du Hamas et du Fatah dans la bataille contre Israël, comme nous l’avions fait au commencement de l’intifada. Nous voulons un partenariat politique avec le Hamas, et nous ne sommes pas seulement optimistes, mais aussi très sérieux à ce sujet. Et c’est pourquoi nous allons à la Mecque ».

Les forces du Fatah n’ont fait aucune tentative pour cacher leur implication dans les attaques terroristes contre Israël. Ils portent leurs T-shirts des brigades des martyrs d’al Aqsa sous leurs uniformes officiels. Et pourtant cette semaine, il a été révélé que quelques 76,4 millions de dollars sur les 86,4 millions que les Usa prévoient de donner au Fatah iront à la formation de 13.500 membres de leurs forces terroristes. Cela signifie que les USA sont maintenant ouvertement impliqués dans la formation et l’équipement de terroristes palestiniens qui, comme Abbas le dit clairement, cherchent à étendre leurs opérations pour tuer des Israéliens.

De plus, le mois dernier Rice a donné le signal que les USA diminuent leur refus d’engager la discussion avec le groupe terroriste Hamas. Parlant à des journalistes européens, Rice a qualifié le groupe terroriste jihadiste de « mouvement de résistance ».

De nombreuses manières, il apparaît que Bush a perdu sa volonté de combattre. Depuis les attaques du 11 septembre, le président a refusé de reconnaître la nature des forces dressées contre les USA et le reste du monde libre. En insistant pour qualifier la guerre contre les Sunnites et le jihad shiite comme une guerre contre le terrorisme, Bush a refusé de reconnaître l’identité des ennemis de l’Amérique ou bien la portée de leur pouvoir et de leurs ambitions. Par conséquent, il a approuvé les stratégies politiques en Irak, et en fait à travers le monde, fondées sur la négation de la nature de l’ennemi, et ainsi il n’a pas pu vaincre leurs forces.

Maintenant, frustré avec les dures réalités apparentes du terrain, et sur le champ de bataille politique à Washington, Bush tente d’établir une voie moyenne entre la victoire et la reddition. Malheureusement cette voie - qui implique d’offrir les fruits des victoires militaires aux jihadistes et à leurs Etats parrains - ne peut qu’assurer la défaite que Bush veut justement éviter. Si Olmert et ses collègues du gouvernement reconnaissaient cet état des affaires, peut-être pourraient-ils joindre leurs forces avec des gouvernements - comme celui du Kenya - pour persuader Bush des dangers inhérents à son adhésion à cette recette de défaite. Malheureusement, à la lumière des propres échecs du gouvernement Olmert pour s’opposer aux menaces croissantes à la sécurité d’Israël, il est difficile d’imaginer ses membres agissant d’une telle manière constructive et prudente.
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