15.02.2007
Les Algériens s’inquiètent de l’apparition de sectes religieuses d’obédience chiite qui s’adonnent à des campagnes de prosélytisme en faveur de ce courant religieux étranger à la société algérienne. Certaines sources font état de l’apparition de comportements nouveaux dans des écoles de l’est du pays [1].
Le ministère algérien temporise et juge le phénomène sans importance en assurant que l’Algérie ne permettrait pas la pénétration de rites ou de courants religieux susceptibles de déstabiliser la société algérienne. La présence de ce courant en Algérie n’est pourtant pas une vue d’esprit. La circulation de livres religieux de promotion de cette doctrine est un indicateur concret. Le phénomène ne se résume pas à l’Algérie, l’Egyptien Youssef Al Karadaoui, le muphti du Qatar, a récemment déclaré que des tentatives de pénétration chiite étaient en cours dans tous les pays du Maghreb et il a stigmatisé cette campagne qui tend « à créer la zizanie » dans des pays musulmans exclusivement sunnites.
Cette pénétration du courant chiite en Algérie est à connotation politique du fait de la sympathie qu’ont manifestée les Algériens à l’égard de la Guerre du Hezbollah contre Israël et aussi à l’égard des propos antisionistes d’Ahmadinejad et son intransigeance nucléaire.
L’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie sont les cibles de cette poussée du courant chiite qui serait l’oeuvre d’anciens étudiants ayant fréquenté des universités de Qom en Iran. Le régime des mollahs met à la disposition de « ces étudiants » des formations islamiques de prédication mais aussi des connaissances en armurerie et en fabrication de bombe. Certains ont aussi fréquenté les écoles et les camps d’entraînement chiites implantés au Pakistan et en Afghanistan et ont participé à la guerre afghane contre les Russes.
Ces fréquentations ont donné lieu à l’apparition de groupuscules imprégnés de la doctrine chiite dont les membres ont vite fait de la répercuter, dès leur retour au pays, dans des cercles restreints, donnant naissance à des groupes terroristes très actifs, à l’image du groupe « Hidjra wa Takfir » dont les membres ont été les premiers à prendre les armes pour le djihad. L’influence des chiites en Algérie date du début des années 90 et coïncide avec les activités des officiels de l’ambassade d’Iran en Algérie, très impliqués dans les affaires internes du pays et surtout dans les activités de la mouvance islamiste. L’Algérie avait alors décidé de rompre les relations diplomatiques avec l’Iran pour protester contre cette ingérence. Aujourd’hui cette ingérence revient par d’autres canaux.
Le démantèlement récent de réseaux de recrutement de candidats au « Djihad en Irak » dans les villes du Sud-est algérien est un autre signe de cet activisme des cellules religieuses dans ce pays. Des informations font aussi état de la disparition de jeunes Algériens en Irak (on ignore si ces djihadistes sont embrigadés par des réseaux sunnites ou dans des filières chiites).
Les Algériens pensent que cette offensive chiite (fondée justement sur la prédication et le combat) n’est en fait qu’une cinquième colonne de l’Iran dans son bras de fer avec les Etats-Unis. Ceci rejoint notre analyse : plus qu’une recherche d’hégémonie religieuse, ce phénomène est dicté par la nécessité pour Téhéran d’amplifier la crise et de généraliser les foyers de nuisance dans l’espoir de faire rompre les liens de ces pays parasités avec leurs partenaires occidentaux. D’autres analystes politiques, comme nous, ajoutent que les services spéciaux de Téhéran seraient impliqués dans ces opérations.
Minoritaires, les chiites représentent à peine 15% des musulmans de la planète, cependant, contrairement à des querelles politiques, ethniques ou racistes, les querelles religieuses peuvent déboucher sur des campagnes de conversion. Le chiisme séduit aujourd’hui les masses exaltées et il existe sans doute des sympathisants de cette religion dans tous les pays arabes de même qu’en Iran 95% de la population soit plus 60 millions d’iraniens la rejettent sans pour autant renoncer à la foi.
Si officiellement, les chiites sont donc plus de 130 millions, concrètement, plus de la moitié de ce nombre (des Iraniens) n’en veulent plus. Mais en échange, le chiisme séduit des musulmans intégristes ou anti-Israéliens du monde entier. Le salut viendrait de la disparition de ce régime qui finance tous les réseaux dormants dans les pays musulmans sunnites pour uniquement semer la zizanie et se poser en arbitre du désordre.
[1] Cet article est une réécriture partielle | d’un article du site kabylienews
TEXTE REPRIS DU SITE IRAN RESIST