Sarkozy, à une intervenante « Vous n'êtes pas Algérienne, je ne suis pas Hongrois »
" Le ministre français de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, a eu, lundi soir, lors d'une émission télévisée, un échange animé avec une Française d'origine algérienne, qui s'est définie comme "Algérienne", et à qui il a fait remarquer qu'elle n'était pas plus Algérienne que lui Hongrois. "
06 Février 2007
Article repris du site SezameMag.
Extraits
Le candidat à l'élection présidentielle, favori de la droite, inaugurait l'émission de TF1, "J'ai une question à vous poser", et faisait face à 100 personnes qui l’interrogeaient.
L'habitante de Lille (Nord), prénommée Hayette, lui reprochait d'avoir nommé à la tête du Conseil français du culte musulman (CFCM) « un Algérien », alors que « la majorité des musulmans (en France) sont marocains ».
« Vous avez mis un Algérien à la tête du CFCM, ce n'est pas normal, moi je suis Algérienne mais les Marocains sont majoritaires. Pourquoi on n'a pas le droit à la démocratie dans notre propre culte musulman ? », lui a demandé la jeune femme.
« Vous n'êtes pas une Algérienne, vous êtes une Française. A mes yeux, vous n'êtes pas une Algérienne, et je ne suis pas un Hongrois », lui a rétorqué M. Sarkozy, dont le père est d'origine hongroise.
M. Sarkozy a également fait remarquer que Dalil Boubakeur, président du CFCM, n'était « pas non plus Algérien mais Français ».
« Pas une fois, en 30 ans de vie politique, je n'ai défendu une idée qui n'était pas profondément républicaine », a-t-il dit.
« Je suis le premier homme politique de droite à dire qu'il faut une immigration choisie. Mais je dis aussi une chose avec la plus grande force : personne n'est obligé d'habiter en France. Et quand on aime la France, on la respecte », a-t-il ajouté.
« On respecte ses règles, c'est-à-dire qu'on n'est pas polygame, qu’on ne pratique pas l'excision sur ses filles, qu’on n'égorge pas le mouton dans son appartement, et qu’on respecte les règles républicaines », a-t-il insisté.
La jeune Lilloise lui a répondu: « Les propos que vous venez de tenir sur les moutons ce sont des propos racistes. Il y a des réglementations, il y a des abattoirs, on est civilisés », a-t-elle dit, en ajoutant. « C'est honteux, je suis d'origine algérienne et je suis musulmane et je me sens insultée, complètement ».
« Vous avez tort », a répliqué le ministre-candidat. « D'abord, pour moi, les musulmans sont des Français [...] Nous avons le droit, nous les Français, de dire pour notre pays, comme les Américains le disent pour le leur, comme les Espagnols le disent pour le leur, qui est le bienvenu sur notre territoire, qui n'est pas le bienvenu. Quand on voit toutes ces bonnes consciences expliquer qu'il faut régulariser tout le monde, à l'arrivée, on excite les pulsions racistes. Si M. Le Pen (extrême droite), aujourd'hui, ne tient pas le haut du pavé, ce n'est pas parce que vous manifestez à quelques-uns, c'est parce que, simplement, la droite républicaine fait son travail. Je n'ai jamais été raciste, je n'ai jamais partagé aucune des idées de M. Le Pen. Je suis l'homme politique qui a le plus débattu avec Le Pen », a également fait valoir M. Sarkozy.
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Le ministre-candidat, debout devant les gradins rouges et blancs, sur lesquels étaient assis les 100 Français, s'est plutôt bien sorti des pièges inhérents à cet exercice à hauts risques. Il n'a pourtant pas été épargné.
Homoparentalité
C’est ainsi qu’il a été interpellé par Guillaume Coquet et Frédérick Carles Font, deux homosexuels, sur le mariage et l'adoption par les couples de même sexe. Traité d'"homophobe" par l'un d'eux, il ne s'est pas démonté, rappelant qu'il était « le premier homme de droite » à proposer un contrat d'union civile signé en mairie, tout en maintenant son hostilité à l'adoption par les couples homosexuels. « C'est mon droit de considérer que le mariage est l'institution familiale qui permet d'avoir des enfants », a rétorqué le candidat.
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Jean-Marie Le Pen (FN), Marie-George Buffet (PCF), et Olivier Besancenot (LCR) seront les invités de la même émission, lundi prochain, avant la candidate socialiste Ségolène Royal, dans deux semaines.
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Mis en ligne le 06 février 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org