France Inter, par la bouche de son correspondant à Varsovie, François Gault, s'est émue, sans doute à juste raison, de la publication par un député européen polonais d'un livre à caractère antisémite portant le label du Parlement européen.
Dans cet ouvrage, le parlementaire conservateur insistait sur l'impossibilité d'intégrer au sein de la société européenne le peuple juif, en raison du refus de celui-ci.
Le président polonais a condamné le député-écrivain. Fort bien.
Il y a quelques mois, un journaliste de Radio France, Alain Ménargue, parachuté directeur de RFI, pas forcément pour sa compétence, avait commis un méchant ouvrage principalement consacré à l'abominable "Mur" en Palestine. Dans ce livre, ou sur certaines antennes, et entre autres coquecigrues, l'auteur expliquait notamment qu'Israël était un état raciste, que les sionistes allemands avaient passé des alliances avec les nazis, et qu'il ne fallait pas s'étonner si les Juifs se construisaient un mur puisque c'était sur leur initiative qu'avait été érigé le ghetto de Venise...
Il se trouve que ce remarquable opuscule était un livre "Inter" et avait fait l'objet d'une promotion Radio France ...
Ménargue, qui ne s'était pas fait que des amis parmi les syndicats de RFI, a fini par être poussé dehors.
Cela étant, j'attends toujours un commentaire de Radio France ou un regret de son Président.
Libération, le 19 février 2007, éditorial de Laurent Joffrin : « Le Pen et Papon sur la même une. Amalgame ? Peut-être... Il y en effet, une grande différence entre Maurice Papon et Jean-Marie Le pen : Maurice Papon n'a jamais été antisémite ».
Quitte à être inutilement provocateur, je poserai une question autrement plus moderne et utile : sans être forcément antisémite, le président du FN, ne s'est-il pas engagé sur la pente fatale de la Collaboration en s'acoquinant avec Saddam Hussein et en faisant risette aux islamistes ?
Poursuite de l'éditorial de Joffrin : « C'est l'un des problèmes de la France. Vichy fut la honte que nous connaissons ; 60 ans plus tard, nous avons toujours le principal parti d'extrême droite en Europe... ».
À mon avis, l'autre honte, cohérente et symétrique, c'est d'avoir également l'extrême gauche la plus puissante et la plus influente.
D'autant plus puissante et influente que la gauche lui fout une paix royale quand elle ne la courtise pas.
Je rappellerai à Joffrin que Doriot était communiste, Laval et Déat socialistes, Bousquet et Papon radicaux-socialistes opportunistes.
Extrémistes haineux ou carriéristes dociles, tous collaborationnistes.
Papon hier à Bordeaux, Total aujourd'hui à Téhéran. C'est tellement différent ?
Dans un ordre voisin d'idées, extraits de l'interview du sympathique député PS Julien Dray dans « Israël Magazine » du mois de Mars :
« Vous avez une phobie d'une sorte de mouvement islamo-gauchiste qui serait en train de dominer le combat progressiste ! (...) Vous vous enfermez dans la vision tragique de l'Histoire... Mais j'y vois là une tentation très forte des Juifs – au regard de leur Histoire – à s'enfermer dans cette vision. Je ne pense pas que l'Histoire se répète de manière systématique. C'est vraiment une tentation tragique du peuple juif : penser que tout recommence ».
De la part du fondateur de SOS Racisme, concepteur principal de l'épouvantail Le Pen – la bête immonde au ventre encore fécond – etc.... c'est quand même un rien farce.
Effectivement, Julien, l'Histoire ne se répète pas de manière systématique, raison pourquoi il y a tout lieu de mettre une barbe au portrait-robot de la bête hier moustachue.
Interview croisée Douste-Blazy-Védrine dans le Paris-Match de cette semaine. Merveilleusement consensuelle.
Question de Paris-Match : « Est ce réellement un danger pour le monde que l'Iran dispose de l'arme nucléaire ? »
Réponse de Védrine : « Le principal danger dans cette affaire, ce sont les personnalités des dirigeants impliqués : Ahmadinejad pour l'Iran et Bush pour les États-Unis.
Je reste convaincu que s'il y avait une politique occidentale moins contre-productive par rapport à l'Iran – je pense aux États-Unis –, qui consisterait à parler avec eux de tous les sujets, on aurait déjà renforcé les courants politiques qui essaient en ce moment de s'opposer à Ahmadinejad. »
Bref, l'intelligence et la finesse européenne contre la balourdise et le manichéisme américains.
Bush et Aman et Djihad dos à dos.
En matière de fine diplomatie efficace, on rappellera quand même à nos éminences que la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne tentent depuis 2004 (c'est-à-dire avant l'élection du nazislamiste iranien) "de parler avec eux de tous les sujets". Avec le succès que l'on sait.
Toujours sur le manichéisme, j'ai du mal à comprendre le bien-fondé et l'efficacité du discours de la famille d'Ingrid Bettencourt renvoyant dos à dos (dans le meilleur des cas) les terroristes des FARC et le gouvernement colombien démocratiquement élu du président Urribe.
Celui-ci, allez savoir pourquoi, refuse de céder au chantage de l'une des plus cruelles organisations fanatiques d'Amérique latine.
J'ai un peu honte à l'écrire, mais je l'aime bien, Urribe.
publié par GOLDNADEL Gilles William dans: BLOG-NOTE
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