Par Caroline B. Glick |
Jewish World Review -
Adaptation française de sentinelle 5767 ©
Le mercredi 28 février 2007 par Desinfos
La tendance générale des Occidentaux est de considérer le jihad mondial comme une question de politique étrangère. Mais aujourd’hui, il est clair que c’est aussi une question de politique intérieure.
A la fin de la semaine, le ‘Sunday Telegraph’ a rapporté qu’un rapport des services de renseignements britanniques récemment mis en circulation prévenait : « La menace terroriste à laquelle la Grande Bretagne est confrontée de la part d’agents d’al Qaïda ayant grandi sur place est plus élevée qu’à tout autre moment depuis les attaques du 11 septembre 2001 ».
Après avoir déjoué le complot jihadiste contre un avion de passagers britannique faisant la liaison avec les USA l’été dernier, la directrice du MI5 Eliza Manningham-Buller a déclaré qu’il y a environ 1600 Musulmans britanniques participant activement à la préparation d’attaques contre la Grande Bretagne. Selon le rapport des renseignements cité par le ‘Sunday Telegraph’, ce nombre dépasse aujourd’hui 2000.
Comme une source officielle de haut rang britannique l’a dit au journal « Les services de sécurité ont constamment prévenu que la tâche de contrer le terrorisme islamiste est décourageante. Il y aura davantage d’attaques en Grande Bretagne ».
Il n’est pas surprenant que la Grande Bretagne soit confrontée au spectre d’attaques massives réalisées par ses propres citoyens au nom d’Allah. Les exposés répétés des activités dans les mosquées britanniques et dans les organisations communautaires musulmanes britanniques supposées « modérées » ont démontré sans équivoque qu’elles sont utilisées comme centres d’endoctrinement pour le jihad.
Un sondage publié le mois dernier par un club britannique d’échange de réflexion politique a confirmé l’impact venimeux que cet endoctrinement a sur les jeunes Musulmans dans le pays. 37 % des Musulmans âgés de 16 à 24 ans préfèreraient vivre sous la sharia que sous la loi britannique commune ; 36 % pensent que les Musulmans qui se convertissent à une autre religion doivent être tués ; 13 % admirent al Qaïda et les groupes terroristes similaires ; et une proportion monstrueuse de 74 % des jeunes Musulmans britanniques considèrent que les femmes doivent porter le voile.
Mais alors qu’il est vrai qu’aux USA le danger, pour la sécurité nationale, des jihadistes grandis dans le pays, est plus faible qu’il ne l’est en Grande Bretagne, il est vrai aussi qu’il y a un phénomène croissant de violence jihadiste perpétrée par des hommes musulmans contre des civils américains au nom du jihad. Il y a dix jours, le journal ‘Investors Business Daily’ a publié un éditorial énumérant une liste partielle des actes de terrorisme réalisés par des hommes musulmans contre leurs concitoyens américains depuis les attaques du 11 septembre. Plus récemment, Sulejman Talovic est entré dans un grand centre commercial à Salt Lake City, assassinant cinq personnes avant d’être abattu par un officier de police en dehors de son service.
Comme ce fut le cas quand Derrick Shareef, autre homme musulman, a été arrêté au début décembre pour préparation d’une attaque de même nature dans un centre commercial de l’Illinois juste avant Noël, les médias et les autorités légales couvrant le massacre de Salt Lake City ont mis en lumière le fait que l’auteur était un Musulman.
Alors que Talovic est mort et ne peut donc expliquer ses motivations aux autorités, Shareef a été arrêté après avoir raconté à un informateur du FBI ses projets de tuer des Juifs spécifiquement et Américains en particulier au nom d’Allah. Comme Shareef le dit à l’informateur : « Je jure par Allah, mec, je suis engagé pour la cause. Je suis engagé à la vie à la mort pour la cause, mec ».
Les protestations d’ardeur jihadiste de Shareef ont fait peu d’impression sur les autorités fédérales ou les médias. En annonçant l’arrestation de Shareef, le Procureur fédéral des USA Patrick Fitzgerald a insisté sur le fait que celui-ci agissait de sa propre initiative, et qu’il n’avait pas d’inspiration extérieure dans sa décision de commettre des meurtres de masse au nom d’Allah. Comme c’était le cas avec Talovic et Naveed Afzal Haq, qui assassina une femme et en blessa cinq autres pendant sa fusillade déchaînée à la Fédération juive de Seattle l’été dernier, les médias et les autorités fédérales ont étouffé l’affaire, et échoué à mettre à jour les motivations jihadistes pour l’agresseur de l’Illinois, ou pour le lier à un phénomène plus large.
L’éditorial du journal ‘Investors Business Daily’ passait sous le titre : “Syndrome du jihad soudain”. Le terme, qui a été avancé par les autorités officielles aussi bien aux USA et en Grande Bretagne ces derniers mois, intègre l’avis que des Musulmans peuvent être incités à la violence, puis passer à l’acte de meurtre au nom d’Allah et du jihad, instantanément.
L’attractivité de l’explication par le “syndrome du jihad soudain » pour le crime islamique violent est claire. En avançant que les jihadistes agissent de leur propre initiative après n’avoir été mystérieusement inspirés par personne, les autorités officielles et les médias sont soulagés de la tâche ingrate d’enquêter dans les mosquées, dans les groupes de défense musulmans et les centres islamiques, où l’endoctrinement jihadiste est poursuivi chaque jour.
Il est difficile de savoir que faire de cette opinion. Peut-être quelque chose. Peut-être le message du jihad est-il si fort que les jeunes hommes musulmans peuvent être incités à tirer sur des femmes enceintes dans des immeubles de bureaux après que la notion de meurtre pour Allah pénètre la barrière de leurs esprits indépendamment de facteurs extérieurs - à travers des vapeurs, ou la génération spontanée peut-être.
Ce qui est assez clair, c’est que puisque ceci est l’opinion que se font les décideurs politiques, les autorités officielles et les médias pour prendre en main un courant très apparent de meurtre jihadiste, elle exige une étude empirique sérieuse. Le lieu évident où cette enquête doit être menée, ce sont les universités. Malheureusement, il y a peu d’espoir que les universités aux USA ou en Occident en généra vouent une considération sérieuse à ce courant sociologique et psychologique très important pour la sécurité nationale. Loin de vouloir étudier la question la plus centrale de notre époque, les universités conduisent l’instruction soit en l’ignorant, soit en l’excusant.
Le 15 février, l’ambassadeur d’Irak à l’ONU, Hamid Al Bayati, est intervenu à l’université Fordham de New York. Pendant son intervention, Bayati a mis en doute le fait que l’Holocauste soit survenu. Selon sa formule : « Je ne suis pas informé que quelque dictateur ait usé d’armes chimiques contre son propre peuple. Quelques universitaires ou diplomates diraient que Hitler a utilisé des armes chimiques, mais je suis sûr qu’il ne les a pas utilisées contre son propre peuple - le peuple allemand ».
Pressé par le Pr. Avi Bell sur le fait que plusieurs centaines de milliers de citoyens allemands furent tués par les gaz dans l’Allemagne nazie, Bayati continua de refuser de l’admettre.
L’université Fordham est loin d’être la seule à apporter une plateforme aux négationnistes de l’Holocauste. Jeudi dernier, le bureau du doyen de l’Institut de Technologie du Massachusetts [‘MIT’, l’un des plus prestigieux aux USA et dans le monde, Ndt] a coparrainé un événement sur le conflit israélo-arabe intitulé : « Politique étrangère et Justice sociale : une opinion juive, une opinion arabe ». L’homme invité pour porter l’opinion juive était David Weiss, membre de la secte des cinglés Neturei Karta. Weiss s’est élevé à la célébrité en voyageant à Téhéran en décembre dernier pour participer à la conférence sur la négation de l’Holocauste du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Alors que le MIT et Fordham accueillaient des négationnistes de l’Holocauste au nom de la liberté intellectuelle, leurs universités associées accueillaient « la Semaine de l’Apartheid d’Israël ». Dans le cadre de leurs efforts pour criminaliser l’Etat juif, les orateurs arabes et juifs aux évènements de « la Semaine de l’Apartheid d’Israël » citaient Israël comme la « Palestine de 1948 », et montraient des films de propagande décrivant les soldats de Tsahal et les civils israéliens de Judée et de Samarie comme des meurtriers.
Les évènements sont généralement parrainés par le « Mouvement International de Solidarité » [ISM en anglais, Ndt]. L’ISM parraine les émeutes hebdomadaires contre la barrière de sécurité à Bil’in et à Hébron, où les protestataires jettent des pierres sur les soldats de Tsahal. Du fait du contenu violent de leurs actions en Israël, on ne doit pas être surpris que leurs manifestations sur les campus américains génèrent aussi de la violence.
Lors d’une « Semaine de l’Apartheid d’Israël » à l’Université de la ville de New York [CUNY en anglais, Ndt], après avoir regardé un film de propagande, un jeune de 19 ans, Binyamin Rister, s’est levé et a poliment demandé aux présentateurs de l’ISM s’ils soutenaient le terrorisme. Comme il ne recevait pas de réponse, il répéta poliment sa question. Plutôt que d’attendre une réponse, les gardes de sécurité de ‘CUNY’ traînèrent Rister hors de la pièce et frappèrent alors à plusieurs reprises sa tête contre le mur d’un ascenseur et le jetèrent la tête première dans les escaliers. Les blessures de Rister liées à l’agression par la sécurité du campus nécessitèrent son évacuation à l’hôpital en ambulance avec une minerve.
Dans un cas presque identique à Georgetown l’an passé, Bill Maniaci, un officier de police juif américain, retraité de 65 ans, fut brutalisé par les gardes de sécurité de l’université de Georgetown après qu’il ait demandé aux porte-parole de l’ISM s’ils soutenaient le terrorisme. Il poursuit actuellement en justice l’université de Georgetown pour un montant de 8 millions de $ de dommages pour l’agression. Selon le rapport de Lee Kaplan sur la manifestation à la ‘CUNY’ dans le ‘FrontPage Magazine’, il y a eu sept témoins de l’attaque non provoquée contre Rister. Il a également engagé une procédure judiciaire de plusieurs millions de dollars contre la ‘CUNY’.
Même ceux qui avancent l’avis que les meurtriers jihadistes aux USA et en Grande Bretagne reçoivent une inspiration au meurtre après avoir reçu l’appel du “syndrome du jihad soudain”, ne peuvent nier que la racine du jihad, ce sont les idées. De même, il va de soi que la clé pour vaincre le jihad mondial est la victoire sur le champ de bataille des idées. Malheureusement, comme le montrent le courant pro jihadiste aux USA et sur les campus occidentaux, et son impact sur les consommateurs d’idées dans les cercles de l’autorité légale, des médias et de la police à travers le monde libre, dans la mesure où ceux qui sont en charge de mener la bataille des idées s’y engagent, ils combattent du côté de l’ennemi.
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