24.02.2007
A la veille de la publication du rapport d’El Baradei, l’émissaire du Guide Suprême avait adressé un message doucereux aux décideurs français dans le quotidien Le Monde. Dans notre analyse de ses propos nous avions signalé qu’il y avait là des menaces précises et une volonté de gagner du temps, contrairement à de nombreux journalistes français qui pensent que les mollahs gagnent du temps pour mettre au point une bombe nucléaire ; nous pensons que ces délais leur permettent d’intensifier leurs actions terroristes en Irak (Notes n°1).
L’objectif est de contraindre Bush à reconnaître le rôle régional des mollahs. Il y a une guerre d’usure qui se déroule actuellement en Irak entre les mollahs et les Etats-Unis. Cette intensification s’est concrétisée par deux modifications techniques : une plus grande utilisation de lance-roquettes pour abattre des hélicoptères et l’utilisation de gaz chlorés pour augmenter le pouvoir létal des bombes dans les attentats contre les civils.
Adrien Jaulmes, ex-correspondant du Figaro à Beyrouth, a consacré un article à ces bombes chimiques en prenant le soin de n’établir aucun lien entre les terroristes irakiens et les mollahs qui les financent.
Le Figaro : Le terrorisme chimique fait son apparition en Irak
Une nouvelle arme de terreur est entrée dans l’arsenal de l’insurrection sunnite. Mercredi, les survivants de l’explosion d’un camion piégé sur un marché de Bayaa, quartier du sud-ouest de Bagdad, ont vu se répandre une fumée jaune quelques instants après la déflagration, avant d’être pris de nausées. Vraisemblablement empoisonnées par des vapeurs toxiques de chlore, entre trente-cinq et soixante-dix personnes ont été hospitalisées, victimes qui s’ajoutent aux blessés et aux six morts dus à l’explosion.
C’est la troisième fois que l’insurrection sunnite a recours à ces nouvelles bombes chimiques artisanales, conçues pour multiplier les victimes des attentats aux véhicules piégés. Des bombonnes de chlore sont placées dans des camions et répandent leur contenu au moment de l’explosion.
Cette arme chimique improvisée avait déjà été utilisée mardi, quand un autre camion piégé avait explosé près d’un restaurant, à Taji, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bagdad. Victimes de l’explosion ou des mêmes vapeurs jaunâtres, cinq personnes avaient été tuées, et 140 autres hospitalisées, dont de nombreux enfants.
La première utilisation de cette nouvelle arme remonterait au mois dernier. Un camion-citerne avait explosé dans la ville de Ramadi, l’un des bastions des insurgés sunnites, dégageant des émanations de chlore. Facile à se procurer en Irak, où l’eau courante n’est pas potable et où il est utilisé comme désinfectant, le chlore a été l’un des premiers gaz de combat utilisés pendant la Première Guerre mondiale, avant que d’autres toxiques ne soient mis au point.
Corps mutilés
C’est une nouvelle escalade dans la campagne de terreur contre des cibles civiles irakiennes menée par l’insurrection sunnite, qui puise dans un réservoir semblant inépuisable de candidats anonymes au suicide, pour perpétrer des attentats contre leurs propres compatriotes.
Ces nouveaux attentats interviennent malgré le déploiement de milliers de soldats irakiens et américains dans les rues de Bagdad, dans le cadre d’un plan de sécurité destiné à enrayer la terreur interconfessionnelle qui déchire la capitale. Après une diminution au cours des derniers jours, le nombre de corps mutilés et torturés retrouvés chaque matin dans les rues de Bagdad, victimes des insurgés radicaux sunnites ou des escadrons de la mort chiites, a de nouveau augmenté. Une vingtaine de cadavres méconnaissables, ligotés et torturés avant d’être achevés d’une balle dans la nuque, ont été encore retrouvés hier. Mais les voitures piégées restent plus difficiles à déjouer, sauf à interdire totalement la circulation des véhicules dans une ville de près de 6 millions d’habitants.
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