par Rebecca Serfaty
Le gouvernement américain a rejeté une demande israélienne, transmise aux plus hautes autorités, de fournir des informations sécuritaires et des soutiens dans plusieurs domaines. La demande d’Israël était destinée à augmenter sa capacité à attaquer les installations nucléaires de l’Iran. Les Etats-Unis ont compris la demande israélienne comme les signes de la préparation d’une éventuelle attaque.
D’après Haaretz, les Etats-Unis ont prié Israël de ne pas attaquer l’Iran et ont exigé qu’Israël ne les surprenne pas et n’agisse pas contre l’Iran sans en informer les USA. Le message américain vers Israël : une attaque israélienne risquerait de nuire aux intérêts américains dans la région. En contrepartie de leur refus, les USA ont promis de renforcer les systèmes de défense israéliens en matière de missiles anti missiles.
En réaction, Israël a précisé au gouvernement américain qu’il conservait sa liberté de mouvement si les efforts diplomatiques fournis pour arrêter le programme nucléaire iranien échouaient. Des sources israéliennes espéraient que le président américain, George W.Bush, ordonnerait l’attaque des sites nucléaires de Téhéran avant la fin de son mandat. La capacité militaire des Etats-Unis à attaquer l’Iran avec succès est bien supérieure à celle d’Israël. Au cas où les américains attaquaient, Israël ne serait pas obligé de faire face seule à l’Iran et ses partisans.
Le journal Haaretz a cité une étude menée par David Allbright. « Une attaque militaire sur les installations nucléaires l’Iran ne nuira pas de façon significative à la capacité iranienne de reconstruire les sites détruits et de reconstituer sa collection de centrifugeuses pour enrichir l’uranium », a déclaré David Allbright, un des spécialistes civils du nucléaire aux Etats-Unis, dans l’étude publiée par l’institut Isis à Washington.
Selon l’étude citée et présentée par Haaretz, on ne peut pas comparer entre les attaques israéliennes sur le réacteur nucléaire irakien Osirak, fourni par la France, en 1981 ou sur le réacteur syrien en 2008 et la situation en Iran. La destruction des installations d’enrichissement d’uranium de Natanz et d’Ispahan ne pourra pas être faite en un raid et nécessitera l’utilisation de forces bien plus importantes que celles utilisées par Israël contre l’Irak et la Syrie.
Pour les rédacteurs de l’étude, une attaque nucléaire n’aura pour effet que de pousser l’Iran à reconstruire et à poursuivre son programme nucléaire. De plus, il se pourrait qu’une partie des centrifugeuses soient cachées. Par ailleurs on craint que les services de renseignement ne sachent pas où sont toutes les installations.