par Rebecca Serfaty
Les Etats-Unis font pression sur la Turquie et sur Israël pour qu’elles arrêtent les négociations indirectes avec la Syrie, selon des diplomates interrogés par le journal al Bayan publié vendredi matin 22 août aux Emirats arabes unis. Selon ce journal, la raison des pressions américaines est l’accord de principe donnée par la Russie de placer des missiles sur le sol syrien. Toutefois, un officiel syrien a nié le fait que Damas ait donné son accord aux Russes.
Les Etats-Unis ont réagi avec colère face au soutien exprimé à la Russie par le président syrien, Bachar Assad, concernant les combats en Géorgie. Un membre du Département d’Etat américain a déclaré : « Au lieu de prendre parti et de fourrer son nez dans des conflits qui ne la concernent pas, comme la Géorgie, la Syrie ferait mieux de se concentrer et de remplir un rôle plus positif au Moyen Orient, ce qu’elle n’a pas fait jusque là ».
Le gouvernement Bush n’a pas été surpris de la prise de position d’Assad et a rappelé que les Etats-Unis avaient toujours été opposés aux négociations entre Israël et la Syrie tant que les Syriens n’empêchaient pas le passage d’armes vers l’Irak et le Liban et continuaient à aider le Hezbollah.
A Jérusalem on a indiqué jeudi soir 21 août que malgré les emplettes faites par la Syrie dans les armureries de la Russie, Israël continuerait à mener des négociations de paix avec Damas. « Israël continuera dans les contacts avec la Syrie et le 5 e tour de négociations aura lieu d’ici la fin du mois d’août », ont déclaré des officiels à Jérusalem.
Selon eux, « Assad voulait acheter des armes avant son actuelle visite à Moscou. Nous y sommes farouchement opposés. Cela a été dit de façon claire par le Premier ministre Olmert dans un entretien avec le président russe, Dmitri Medvedev ». Israël n’a pas de détails concernant le type ou la quantité d’armes que Damas veut acheter. « Israël suit de près les développements et agira par la voie diplomatique pour arrêter cela », a-t-on dit à Jérusalem.
Au Liban, le cabinet a décidé jeudi soir 21 août de porter plainte officiellement contre Israël à l’ONU, à cause des propos tenus par Olmert et que le Liban considère comme menaçants. Olmert a déclaré cette semaine : « Si le Liban devient un Etat dirigé par le Hezbollah, nous n’aurons aucune limite dans ces circonstances ».
Le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a réagi en disant : « En écoutant ce que disent des officiels israéliens, on peut penser qu’ils ont arrosé le Liban de roses pendant la guerre ».
Au cours d’une visite au commandement civil mardi 19 août, Olmert a assuré : « Pendant la deuxième guerre du Liban, il y a des moyens beaucoup plus massifs que nous n’avons pas utilisés parce que nous nous battions contre une organisation terroriste et non contre un Etat ».
« Une situation où la guerre se déroule sur un champ de bataille et dans les grandes villes la vie continue comme d’habitude ne se reproduira pas. La guerre se propagera jusque dans les villes et les maisons des civils israéliens et le but de nos ennemis sera de porter atteinte aux civils », a mis en garde Olmert.
Malgré cela, Olmert a souligné : « Il ne faut pas nous faire peur à nous même. Finalement, la menace est plus imaginaire que réelle ». Olmert a expliqué que pendant les 33 jours qu’avait duré la deuxième guerre du Liban, les personnes qui se trouvaient dans les abris n’avaient pas été touchées. Il a oublié de préciser que le nombre d’abris étaient insuffisants par rapport au nombre de personnes et qu’ils étaient mal ou pas du tout équipés.
in AROUTS SHEVA