par Shraga Blum
in Arouts Sheva
Dans un pays comme les Etats-Unis, où le vote sectoriel est très important, chaque décision d'un candidat peut amener à lui ou au contraire voir s'éloigner des dizaines voire des centaines de milliers de voix. Cela peut faire basculer dans un sens ou dans l'autre le résultat dans dans des Etats-clé, et influencer le verdict final. Rien que cela. Parmi ces "décisions importantes", il y a le choix par les candidats de leur vice-président. Dans les états-majors des deux partis, la recherche et la choix du colistier sont devenus le problème stratégique n°1.
Au Parti Républicain, un nom est en train d'être évoqué de plus en plus en la personne d'Eric Cantor, député de Virginie, et seul représentant républicain juif au à la Chambre des Représentants. Agé de 45 ans, et fervent supporter d'Israël, Cantor aurait été approché par des conseillers de McCain, et pourrait devenir son joker "juif" afin de tenter d'inverser la tendance traditionnelle des Juifs américains à voter très majoritairement démocrate. En 2004, par exemple, seuls 22% des Juifs avaient porté leurs suffrages sur George W. Bush!
Président de l'Association d'amitié Virginie-Israël, Cantor avait été parmi les initiateurs d'une loi visant à cesser toute aide financière américaine à l'Autorité Palestinienne tant que le Wakf effectuerait des travaux souterrains au Mont du Temple.
Une telle candidature pourrait permettre par exemple à McCain de remporter la Virginie, fief de Cantor, ou surtout des des Etats très importants tels la Floride, quatrième Etat le plus peuplé des Etats-Unis, qui avec ses 27 Grands Electeurs et une imposante communauté juive, avait déjà fait basculer les élections en faveur de George W. Bush en l'an 2000. La présence de Cantor pourrait également contre balancer l'image de "vieux" que les adversaires de McCain se chargent de mettre en évidence.
Dans le camp républicain comme chez les Démocrates, le secret le plus absolu est gardé quant aux tractations pour la nomination du candidat à la vice-présidence. Mais depuis quelques temps, l'apparition à plusieurs reprises de Cantor dans les médias pour soutenir les options de McCain, et pour critiquer sévèrement les propositions d'Obama, a "éveillé la curiosité" des journalistes et analystes politiques. Et effectivement, il a été contacté par le staff de campagne de McCain afin qu'il "réfléchisse à une éventuelle candidature".
Ainsi, avec un soutien politique de poids tel que celui du sénateur Josef Lieberman, et un ticket McCain-Cantor, les Républicains pourraient espérer engranger une majorité de voix juives. Mais les jeux ne sont pas encore faits, et d'autres candidats sont évoqués pour cette enviable place, à l'image de l'homme d'affaires Mitt Romney (Hewlett-Packard), Tim Pawently, gouverneur du Minesota, qui drainerait l'électorat ultra- conservateur qui se méfie du "libéralisme" de McCain, Charlie Crist, gouverneur de Floride, Rob Portman (Ohio), ou encore Bobby Jindal, hindou et sénateur de Louisiane, représentant une "minorité ethnique".