Israël-Palestiniens
Israël libère deux cents prisonniers palestiniens
Le gouvernement israélien a approuvé hier la libération de près de deux cents prisonniers palestiniens comme geste de bonne volonté à l’égard du président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas. Selon le Haaretz, il s’agit pour l’essentiel de prisonniers coupables condamnés pour des délits mineurs et qui doivent, de toute façon, être libérés d’ici quelques mois.
Parmi les prisonniers qui seront libérés figurent toutefois Ali Abu Yata, condamné en 1980 pour le meurtre d’un israélien, et Saïd al-Atabeh, commandant d’une cellule terroriste ayant commis trois attentats à la bombe en 1977. Les deux hommes, écrit le journal, sont considérés comme des symboles au sein de l’opinion publique palestinienne et représentent, selon les forces de sécurité israéliennes, un danger « très faible ».
Pour le cabinet du Premier ministre, cette libération a pour but de créer la confiance entre Israël et l’Autorité palestinienne et de renforcer les modérés parmi les Palestiniens. « Libérer des prisonniers uniquement au bénéfice de ceux qui usent de la force contre Israël nous fait apparaître comme faibles et cédant face à la pression, tandis que libérer des prisonniers au bénéfice d’éléments pragmatiques, dans le cadre du processus de paix, encourage une politique selon laquelle le dialogue avec Israël mène à des résultats », a déclaré aussi la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni.
Sammy Abu Zohari, porte-parole du Hamas, a déclaré qu’en présentant la libération des prisonniers comme un geste envers Mahmud Abbas, Israël cherche à aggraver la discorde entre le Fatah et le Hamas et essaie de faire croire que Mahmud Abbas retire des bénéfices de son dialogue avec Israël.
Le comité ministériel chargé de la libération de prisonniers palestiniens a confirmé ce matin la décision prise hier par le gouvernement, rapporte le site internet YNET. Le ministre des Transports, Shaul Mofaz, membre du comité, s’est lui opposé à la libération des prisonniers, déclarant : « La libération de prisonniers n’est pas vue comme un geste de bonne volonté mais comme une faiblesse. Au cours des derniers mois, Israël a libéré des centaines de prisonniers et la situation de Mahmud Abbas n’a pas changé. De même, Guilad Shalit se trouve toujours entre les mains de ses ravisseurs ».
Le ministre de la Sécurité intérieure, a lui aussi voté contre la décision du comité ministériel, estimant qu’il ne faut pas libérer Ali Abu Yata et Saïd al-Atabeh, deux prisonniers impliqués dans le meurtre d’Israéliens. « Je suis convaincu qu’avec l’assouplissement des critères concernant la libération de prisonniers ayant « du sang sur les mains », on aurait pu trouver des prisonniers qui n’ont pas tué d’Israéliens ou d’autres personnes », a-t-il déclaré.
Selon le Maariv, les noms des prisonniers qui seront libérés seront publiés sur internet afin de permettre à ceux qui le désirent de porter un recours devant la Cour suprême. Au terme de la procédure, les prisonniers devraient être libérés d’ici la fin du mois, soit avant le début du Ramadan.
L’Egypte demande au Hamas de ne pas entraver les pourparlers
Selon un haut responsable israélien cité par le Haaretz, le chef des renseignements égyptiens, Omar Suleiman, aurait adressé ces derniers jours un message ferme au Hamas dans lequel il demande à l’organisation de cesser d’entraver les négociations autour de la libération du soldat israélien Guilad Shalit. Le général Suleiman se serait adressé au chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mashal, et aurait réclamé le lancement de pourparlers intensifs, comme cela avait été convenu dans le cadre de l’accord de trêve avec Israël.
Le chef des renseignements égyptiens a fait savoir que l’Egypte n’acceptera pas un durcissement de la position du Hamas et ne renoncera pas à son statut de médiatrice. En effet, rappelle le journal, le Hamas avait évoqué dernièrement la mise en place d’une médiation européenne, peut-être allemande, en remplacement de l’Egypte. Selon le haut responsable israélien, Le Caire réclame une réponse du Hamas dès cette semaine.
Par ailleurs, une roquette Qassam a atterri hier dans l’ouest du Néguev sans causer de dégât ni de blessé. Selon le Yediot Aharonot, ce sont en tout vingt-deux roquettes et vingt obus de mortiers qui ont touché Israël depuis l’entrée en vigueur de la trêve dans la bande de Gaza, le 19 juin dernier.
Régional
L’Iran lance son premier satellite dans l’espace
Les journaux israéliens se font l’écho du lancement hier d’une fusée par l’Iran, avec à son bord, selon les déclarations iraniennes, un satellite censé entrer en orbite autour de la terre.
Selon le Yediot Aharonot, on ignore si l’objet mis en orbite est un véritable satellite ou bien un satellite factice destiné à effectuer des tests. Quoi qu’il en soit, écrit le journal en Israël et au Etats-Unis on considère ce lancement comme « un développement significatif et très préoccupant » et comme « une véritable percée » et ce, non pas à cause du satellite mais à cause du lanceur. En effet, si cette fusée, dont la technologie se base sur celle du missile iranien Shehab 3, était transformé en missile balistique, elle aurait une portée de plus de 5 000 kilomètres et pourrait atteindre l’ensemble des capitales européennes.
Toujours selon le Yediot Aharonot, des milliers de scientifiques iraniens auraient travaillé depuis plus de dix ans au développement de cette fusée et de ce satellite, avec le concours de scientifiques russes et nord-coréens. Si le satellite lancé hier est fonctionnel, cela signifie que l’Iran a rejoint un club prestigieux, celui des huit pays capables de lancer des satellites dans l’espace : les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, l’Inde, la France, le Japon et Israël. Les Iraniens ont d’ores et déjà annoncé que si ce lancement était réussi, ils lanceraient prochainement des satellites-espion qui leur permettront d’observer Israël. Un spécialiste israélien cité par le journal affirme que « cacher aux yeux des Iraniens les activités militaires israéliennes pourrait devenir alors compliqué et très cher »./.
Ambassade de France en Israel