1.9.08

ISRAEL : L'AVERTISSEMENT INQUIETANT DE DANY AYALON

par Shraga Blum
in AROUTS SHEVA

L'ancien ambassadeur israélien aux Etats-Unis, et actuel co-président de l'Organisation "Nefesh Be-Nefesh" n'y va pas par quatre chemins: "Les Arabes palestiniens sont très au courant de la situation internationale. Si le gouvernement israélien ne prend pas des mesures immédiates et fortes pour repeupler la Galilée de Juifs, les Arabes de Galilée vont demander leur indépendance et une reconnaissance internationale, comme viennent de le faire l'Ossetie du Sud et l'Abkhazie, et comme l'ont fait les Kosovars il y quelques années"

Cet avertissement a été lancé lors d'une réunion à Carmiel, ville de Galilée de 50.000 habitants, nichée entre Acre et Safed, où Dany Ayalon annonçait son adhésion au Parti Israël Beiteinou, d'Avigdor Lieberman. En plus d'une place honorable sur la liste électorale, Ayalon occupera aussi le poste de "Président mondial d'Israël Beiteinou", laissé vacant par le décès prématuré de Youli Stern z.l. en janvier 2007.

"Nous devons repeupler d'urgence la Galilée de milliers de Juifs, sans toucher aux droits individuels des habitants arabes, mais pour éviter une catastrophe nationale" a précisé l'ancien ambassadeur.

Cette éventualité d'une revendication arabe sur la Galilée a été depuis longtemps émise par certains analystes ou politiciens israéliens, mais jamais sérieusement prise en compte sérieusement par les dirigeants ou les médias. Or cette stratégie fait son chemin depuis des années dans certains cercles arabes israéliens, et elle a été également évoquée à l'OLP dans le cadre du "plan par étapes" à long terme de 1974: un Etat palestinien en Judée-Samarie d'abord, puis une revendication d'autonomie des zones israéliennes à population arabe majoritaire, comme la Galilée ou le fameux "triangle", suivi d'un mouvement irrédentiste en Jordanie majoritairement peuplée de palestiniens. L'étape ultime est évidente!

Il suffit de recenser les actes ou déclarations hostiles à l'Etat d'Israël parmi les Arabes de Galilée, ou de voir le nombre croissant d'entre eux impliqués dans le terrorisme, pour se rendre compte qu'il ne s'agit plus de simples sentiments paranoïaques. La Galilée risque de devenir bientôt l'un des enjeux majeurs du conflit israélo-arabe, alors que tout le monde est encore obnubilé par le statut des territoires de Judée et Samarie.

"Si j'étais Arabe-palestinien en Israël, j'opterais naturellement pour faire partie d'un Etat palestinien" précise Ayalon, qui repousse les critiques émises envers son Parti sur le principe "d'échange de territoires". Il a également repoussé les accusations d'extrémisme souvent exprimées à l'égard d'Israël Beiteinou: "Nous sommes un Parti de centre-droit. Nous sommes en faveur de négociations, mais à condition qu'Israël soit en position de force pour assurer ses intérêts nationaux, ce qui n'est absolument plus le cas aujourd'hui"

Il a expliqué son choix d'adhérer à ce Parti par la "vision collective de la nation israélienne" qu'il défend, en opposition aux formations politiques sectorielles, et "par l'approche rationnelle" des problèmes urgents du pays. Ayalon était par exemple un fervent partisan de la Hitnatkout décidée par Ariel Sharon.
De son côté, Avigdor Liebermann s'est félicité de cet "apport de qualité", et s'est dit persuadé que "les talents diplomatiques d'Ayalon aideront Israël Beiteinou à être mieux compris sur le plan international"