17.9.08

LA PAIX " PALESTINIENNE "

Victor PEREZ

Abou Mazen, le Président de l’Autorité palestinienne, a accordé une interview au journal Haaretz. On peut y lire les exigences de ce dernier qui ne sont pas si éloignées, si l’on y réfléchit, de celle du Hamas.

A la question du journaliste : « Il est clair que sur la question du droit au retour, les réfugiés reviendront seulement dans les secteurs de l’Etat palestinien ? » Mahmoud Abbas, du nom de celui qui rédigea une thèse révisionniste et négationniste sur les chambres à gaz à la suite d’études dans l’ex Urss, lui répondit : « Pas du tout. Cette question n’est pas claire du tout. Il existe aujourd’hui, cinq millions de réfugiés palestiniens dont les ancêtres ont été expulsés de la région d’Israël, et non de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Nous comprenons que si nous vous demandons le retour des cinq millions de réfugiés en Israël, l’État d’Israël serait détruit. Mais il nous faut parler de compromis et voir quel nombre vous pourriez accepter. ».

Ainsi c’est clair : pas de paix si Israël se refuse à accueillir les descendants de ceux qui s’écartèrent en 1948 le temps que les armées des « pays frères arabes » jettent les Juifs à la mer. Pas de paix, également, si le compromis ne reconnaît pas la faute d’Israël dans cette ‘’expulsion’’ israélienne : « Nous avons à parler de la reconnaissance par Israël de sa responsabilité dans le problème des réfugiés, et nous discuterons ensuite du droit au retour dans la pratique »

C’est donc dit explicitement : Israël se doit de reconnaître « sa faute » dans son désir d’indépendance sur sa terre ancestrale exprimé en 1948 (cela serait presque chose faite si l’on prend note de ce que dit Ehud Olmert lors d’une session à huis clos de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset).

Hors cette exigence d’un aveu d’une ‘’faute juive’’ dans la « nakba palestinienne », il est d’autres revendications qui démontrent que c’est une capitulation (pour le moment) qui est réclamée de la part de l’Etat juif : « Il y a une question centrale qu’Israël a tendance à ignorer : les actifs des Absents. C’est une question très importante, presque la base du problème. ».

Ainsi, la logique ‘’palestinienne’’ exigerait, en sus d’un retour d’un certain nombre de réfugiés et les dédommagements dus aux ‘’victimes palestiniennes’’ désireuses de poursuivre leurs vies ailleurs, le droit à la récupération des actifs abandonnés par ces derniers et occupés, depuis, par ceux qui seront devenus les ‘’fauteurs’’ de guerre. Chacun peut imaginer, d’ors et déjà, les conflits israélo-israéliens qui s’ensuivront, l’accueil -en conséquences- réservé à ceux qui reviendront « chez eux » et le parti pris des arabes israéliens dans ce que d’aucuns auront le toupet d’appeler « l’accord de paix » !!!

Une autre incongruité sur les futures frontières de « l’état de Palestine » est proclamée dans cette interview : « On nous a présenté plus d’une proposition. Je peux vous dire que, entre autres choses, nous avons demandé d’effectuer des négociations sur le no man’s land et pas seulement sur l’ensemble de la Cisjordanie. [Par exemple, la région de Latrun.] ». Région située à l’ouest de la ligne d’armistice de 1949 et donc en territoire israélien.

Il est des accords qui signent d’entrée d’autres conflits. Signer une telle paix équivaudrait à détruire Israël de l’intérieur et à petit feu. Il est donc urgent, quitte à passer pour un fauteur de guerre, que l’Etat d’Israël cesse toute discussion avec cette Autorité palestinienne qui n’a d’autre combat que de trouver ce qui le divisera et donc l’affaiblira dans l’objectif unique de le voir disparaître.

Exit Ehud Olmert qui, alors, dans un discours de prise de fonction nous avisa qu’il était fatigué. Dans le débat politique qui s’annonce, le choix d’un Premier ministre devra se faire à l’aune des concessions possibles de l’Etat d’Israël. Tout autre choix conduira les Israéliens sur un chemin pentu où la Paix n’est qu’un vain mot.