14.12.08

Condamnée pour trafic de drogue, elle dénonce un procès expéditif



NOUVELOBS.COM

La Française de 19 ans clame son innocence, estimant que la drogue a dû être glissée dans sa valise à l'aéroport. Paris estime ne pas avoir à interférer.
Une des deux françaises condamnées en République dominicaine à huit ans de prison ferme, à la suite de la découverte de 6 kilos de drogue dans leurs valises, s'est dite victime d'un procès expéditif, dans un entretien téléphonique diffusé samedi 13 décembre sur France Info.

"Ils n'avaient aucune preuve contre nous", a estimé Sarah Zaknoun, jointe depuis sa cellule, estimant que la drogue a dû être glissée dans leurs bagages à leur insu à l'aéroport.
"La seule explication, pour moi, c'est à l'aéroport. Pas possible autrement", a-t-elle affirmé, en se disant "dégoûtée par ce jugement".

Du "jamais vu"

"Les témoins pouvaient parler trois minutes chacun, la partie adverse pouvait parler trois minutes, les avocats pouvaient parler trois minutes : ce n'était pas un procès, je n'ai jamais vu un procès comme ça de toute ma vie", a souligné la condamnée.
Le tribunal pénal de Puerto Plata, en République Dominicaine, a condamné mercredi et jeudi deux Françaises âgées de 19 ans à huit ans de prison ferme pour trafic de drogue.
Les deux Bisontines (originaires de Besançon) avaient été placées en détention provisoire à Santiago, dans une prison pour femmes, après la découverte de six kilogrammes de substance illicite dans leurs bagages, le 14 juin dernier, alors qu'elles s'apprêtaient à rentrer en France à l'issue de leur séjour. Le ministère public avait requis 15 ans de réclusion.

L'avocat saisit les autorités françaises

"Le procès s'est déroulé dans des conditions inacceptables", s'était indigné vendredi Me Emmanuel Marsigny, avocat des jeunes filles, précisant qu'il allait "faire appel et saisir les autorités françaises pour qu'elles aient un procès équitable".
"Il n'y a pas eu d'enquête, leurs valises avaient déjà été ouvertes aux douanes, le temps de parole des avocats était à peine de trois minutes, on ne connaît pas la pureté de la drogue, sans compter qu'un sachet d'un kilogramme n'en était pas, et elles n'ont pas eu d'interprète", avait-il ajouté .
"Ma fille m'a appelé vendredi à deux heures du matin pour me dire qu'elle avait été condamnée à huit ans. Elle était déjà de retour en prison", a confié la mère de Céline Faye, précisant que les familles allaient demander l'extradition vers la France des deux jeunes filles pour y purger leur peine.
Céline Faye et Sarah Zaknoun, toutes deux originaires de Besançon, étaient venues passer une semaine de vacances au soleil pour fêter la fin de leurs examens, selon le site internet monté par leurs proches pour les soutenir.

Paris "n'a pas à interférer"

Le ministère des Affaires étrangères a indiqué ce samedi que la France n'avait pas "à remettre en cause le verdict prononcé" par la justice dominicaine.
"La justice dominicaine s'est exprimée. On n'a pas à remettre en cause le verdict prononcé. La France n'a pas à interférer d'aucune manière que ce soit", a-t-on ajouté de même source.
La mère de Céline Faye souhaite demander l'extradition vers la France des deux jeunes filles pour y purger leur peine.
La procédure d'extradition suppose que la condamnation soit définitive, a-t-on précisé au ministère des Affaires étrangères.