14.12.08

Les Etats-Unis menacent la Syrie



L’émissaire américain à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Gregory L. Schulte, a lancé un ultimatum à la Syrie. Schulte a affirmé que Damas avait jusqu’au mois de mars – date de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs – pour coopérer avec l’AIEA au sujet de son projet nucléaire sinon le pays serait puni.


Dans une interview accordée au journal arabe Asharq Alawsat et publiée samedi à Londres, Schulte a affirmé que “les autorités syriennes devaient décider si elles ont l’intention de suivre l’exemple de l’Iran ou de coopérer”. L’émissaire américain a ajouté qu’après vérification auprès de la Corée du nord, Pyongyang n’avait pas nié être impliqué dans la construction du réacteur nucléaire bombardé par Israël en septembre 2007, sans toutefois avouer explicitement.

“J’espère que les Syriens arriveront à la conclusion qu’il est dans leur intérêt de coopérer “, a ajouté Schulte. L’émissaire américain a ajouté que si la Syrie ne coopérait pas, “il y aurait une réaction négative et des questions sérieuses commenceraient à se poser.” Schulte a refusé d’indiquer plus précisément qu’elles seraient les sanctions imposées à la Syrie si elle continuait sa politique actuelle. Il a indiqué que pour l’instant l’AIEA souhaitait convaincre la Syrie de coopérer. “Personne ne parle aujourd’hui de sanctions. Tout ce dont parlons c’est d’une enquête. L’AIEA donne à la Syrie la possibilité de coopérer et lui accorde une dernière chance jusqu’à la réunion du conseil”.

Schulte a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un ultimatum officiel, mais de la date à laquelle l’AIEA recommencerait à examiner la question du programme nucléaire syrien, qui a été évoquée lors de la dernière réunion du conseil des gouverneurs il y a deux semaines. Et d’ajouter cependant : “La Syrie utilise la même tactique que celle de l’Iran : le refus de coopérer. Ce n’est pas la voie que nous voulons qu’elle prenne. Nous espérons que la Syrie va collaborer pleinement avec l’AIEA, en ce qui concerne ce qui s’est passé dans le désert syrien. Si elle ne coopère pas, il y aura des conséquences.”

Il y a deux semaines, l’AIEA a proposé d’octroyer à la Syrie une aide technique dans le cadre de ses efforts pour développer un réacteur nucléaire à fins pacifiques. Cette décision est un coup dur pour Israël et les Etats-Unis qui essaient ces dernières années d’empêcher Damas de se doter de l’arme atomique.

L’AIEA enquête en Syrie depuis mai dernier, après qu’un rapport des renseignements américains a indiqué que Damas était sur le point de terminer un réacteur nucléaire devant produire du plutonium et construit avec l’aide de la Corée du nord, sur le site bombardé par Israël.

En novembre, les contrôleurs de l’AIEA ont découvert des traces d’uranium sur le site attaqué par Israël. La Syrie a nié chercher à produire de l’énergie atomique pour construire une arme et prétendu que les traces venaient des bombes utilisées par Israël pour détruire le site.

par YA
arouts sheva