25.12.08

Israël inquiet de l’indifférence du monde face à l’Iran



Si les avis sont partagés en Israël sur de nombreuses questions politiques ou autres, toute la population semble unanime lorsqu’il s’agit de l’Iran. En effet, pour tous les Israéliens, de gauche comme de droite, le régime de Mahmoud Ahmadinejad constitue un réel danger pour la stabilité du monde et plus spécifiquement pour l’Etat d’Israël qui est régulièrement la cible des attaques verbales du président iranien.


Sur la scène internationale, cela fait une dizaine d’années qu’Israël tente d’isoler Téhéran et de promouvoir des sanctions internationales à son encontre afin de déjouer ses plans et l’empêcher de développer son programme nucléaire. Mais, environ un an et demi avant que l’Iran ne parvienne, d’après les évaluations des services de renseignements israéliens, à fabriquer sa première bombe, il semble que les efforts d’Israël se heurtent à de nombreux obstacles. Pour de hauts responsables en Israël, leur seul espoir réside dans la baisse du prix du pétrole et la crise économique, qui pourraient entraver les projets des autorités iraniennes.

Ces dernières semaines, rappelle le quotidien Haaretz, des diplomates israéliens ont estimé que “la communauté internationale ne s’opposait que faiblement aux efforts de l’Iran et n’était pas particulièrement motivée pour accentuer la pression sur Téhéran”.

Ils ont indiqué que jusqu’à présent, le Conseil de Sécurité de l’Onu n’avait entériné que trois séries de sanctions économiques contre l’Iran et ont estimé peu probable, dans la conjoncture actuelle, que de nouvelles mesures soient prises prochainement. Au contraire, selon des informations récentes, il apparaît que plusieurs pays occidentaux, comme l’Allemagne par exemple, augmentent leurs échanges commerciaux avec ce pays. Et pendant ce temps, les autorités iraniennes annoncent les progrès de leur programme nucléaire tout en soulignant, bien sûr, qu’elles le développent à des fins pacifiques.

Israël serait surtout inquiet de la politique pratiquée par la Russie qui aide l’Iran à construire sa centrale nucléaire de Bouchehr sans s’émouvoir outre mesure des dangers de ses ambitions nucléaires. Amos Guilad, délégué du ministère des Affaires étrangères israélien, a pu le constater sur place lors de sa récente visite à Moscou. Au cours de son entretien avec le directeur de l’Agence russe de l’Energie atomique Sergueï Kirienko, il a entendu ce dernier lui assurer que les sanctions prises par l’Occident contre l’Iran avaient une connotation politique et n’affaiblissaient pas, bien au contraire, le régime d’Ahmadinejad.

Mais Israël désavoue également la politique de l’Espagne dans ce domaine. En effet, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien Mahdi Safari a été accueilli, avec tous les honneurs, à Madrid la semaine dernière par le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Moratinos. Ne tenant pas compte des protestations de l’ambassade israélienne sur place, Moratinos aurait déclaré, à l’issue de cette visite, que son pays souhaitait “resserrer ses liens avec l’Iran”.

par Claire Dana-Picard
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