21.12.08

Hannuca 5769.


Francis Lentschner
,
Président du Mouvement Juif Libéral de France


Tout le monde connait l’histoire de Hannuca : Nous sommes à l’époque du 2ème Temple, en 168 av. JC. La Judée est sous domination politique Syrienne car le Gouverneur est Epiphane, et la culture Grecque est prédominante. Des décrets sont pris contre le peuple d’Israël, qui ont pour but de réduire à néant toute possibilité de vie juive : interdiction de l’étude, du respect du shabbat, interdiction de la circoncision, et persécutions des juifs par la confiscation de leurs biens. Enfin, le Temple est occupé et profané.


Mais la révolte bientôt s’organise et les Hasmonéens, famille de Cohanim sous la conduite du Grand Prêtre et de son fils Juda Maccabé luttent contre les Gréco-Syriens, gagnent la guerre et libèrent Jérusalem. La royauté de Juda est ainsi rétablie et le Temple est reconquis.

Selon la légende, les Maccabés ne trouvèrent qu’une petite fiole d’huile sainte, qui n’était suffisante que pour l’éclairage de la Ménorah durant un jour. Or il fallait 8 jours pour fabriquer une nouvelle quantité d’huile. Vous savez que cette petite fiole permis à la Ménorah de brûler pendant 8 jours.

Ce qu’il faut savoir, c’est que cette histoire de la petite fiole d’huile n’est pas racontée dans les premiers textes consacrés à Hannuca. Flavius Joseph 200 ans plus tard, n’en parle pas non plus et ce n’est que dans la Gemara que le miracle est évoqué, soit presque 600 à 700 ans plus tard. Ce qui fait qu’on peut douter de sa réalité.

Comment comprendre toute cette histoire ? On constate que la victoire des Hasmonéens est une bataille militaire menée au nom d’un idéal spirituel. Mais pourquoi introduire cette part de miracle ? On peut penser que pour les rabbins de l’époque une bataille gagnée par les hommes sans l’aide de Dieu, pourrait affaiblir leur pouvoir vis-à-vis du Peuple Juif.

En ce premier jour de Hannuca, puissions-nous toujours nous demander ce qui se cache derrière les miracles et puissions-nous toujours espérer dans l’homme autant que nous croyons en Dieu