Par Guy Senbel
pour Guysen International News
Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur la question des otages français Ingrid Betancourt et Guilad Shalit. L’une a été libérée, l’autre est toujours détenu par des ravisseurs qui continuent de placer le soldat de l’armée israélienne comme un symbole de la résistance palestinienne. Selon des informations recueillies par des journalistes de la rédaction de Guysen, le Comité de Soutien pour Ingrid Betancourt va se transformer en Comité de Soutien avec Ingrid Betancourt « pour les otages du monde ».
L’ancienne otage franco-colombien a déclaré à plusieurs reprises qu’elle souhaitait consacrer son temps à militer pour la libération des otages, des personnes injustement détenues.
Guysen TV a été le premier média israélien à contacter Ingrid Betancourt. Celle qui a choisi de parler, immédiatement et sans tabou, sait que Guilad vit en enfer depuis deux ans. Ses révélations sur les mauvais traitements qu’elle a subis confirment l’urgence humanitaire. Comme Ingrid, Guilad a écrit depuis qu’il était capturé. Il a écrit sa mauvaise santé, sa peur, sa solitude. Survivre au jour le jour devient même courageux. C’est ce message que veut désormais diffuser Ingrid Betancourt. C’est le combat qu’elle veut mener.
« Il faut libérer Guilad » répétait au téléphone Fabrice Delloye, son ex-mari, initiateur et président du Comité de Soutien pour sa libération. « Nous n’oublions pas notre concitoyen Guilad. Il faut libérer ce jeune de l’enfer. C’est notre nouvelle mission, elle est universelle. Pour nous, Guilad n’est pas un soldat, Guilad est un homme ».
Avec le Hamas, les négociations sont complexes, impossibles pour certains. La libération de Guilad Shalit n’était même pas au menu des négociations pour une trêve entre Israël et le Hamas. La libération de Guilad Shalit revêt trop d’importance aux yeux du monde libre ; le Hamas n’a pas réussi à faire de cette prise d’otage le symbole de « la résistance à l’oppresseur sioniste ».
Ce qu’il faut tenter d’analyser, c’est ce que signifie pour des extrémistes palestiniens la prise d’otage d’un soldat israélien, français de surcroit. Guilad Shalit n’est pas une monnaie d’échange. Il sert à attirer le regard du monde sur Gaza.
L’enlèvement, c’est l’autre stratégie de la terreur menée par des extrémistes palestiniens. Elle répond aussi à une nouvelle stratégie de communication. Les attentats perpétrés par les Palestiniens, malgré les filtres médiatiques, sont perçus dans l’opinion comme des actes terroristes inacceptables. Une prise d’otage prive un homme de sa liberté, certes, elle attire l’opinion sur une cause. Sans tuer ni blesser. Ce terrorisme « soft » ne fait pas illusion. Le supplice est bien là. Et il semblerait que des hommes et des femmes de conscience aient décidé de lutter pour mettre un terme à celui de Guilad Shalit.
Retenons les leçons de la libération d’Ingrid Betancourt. Une mobilisation médiatique internationale, d’incessantes pressions politiques, une opinion publique sensibilisée et motivée, engagée même. Un combat organisé, pour la liberté. Et qui pourrait nuire à l’image des ravisseurs.
A force de dénoncer l’insupportable détention d’Ingrid, les révolutionnaires marxistes sont devenus des tortionnaires. Les combats que mènent les terroristes du Hamas n’est pas moins « absurde » que celui que mènent les FARC en Colombie.
Soutenu par l’Iran, le Hamas sait que Guilad Shalit est une pièce maîtresse de l’échiquier diplomatique. Les pressions exercées sur l’Iran, qui refuse de suspendre son programme nucléaire, n’aideront pas à sa libération. Une attaque sur Téhéran serait peut-être fatale à sa survie.
Mardi 8 juillet, l'Iran avait menacé de « mettre le feu » à Tel-Aviv et à la flotte américaine dans le Golfe en cas d'attaque contre ses installations nucléaires. Le lendemain, les « Gardiens de la révolution », l'armée d'élite du régime islamique de Téhéran, ont tiré des missiles susceptibles d'atteindre Israël, provoquant l'inquiétude internationale. Depuis, Washington et Jérusalem ont minimisé ces menaces, les missiles ne seraient pas aussi efficaces que ne le prétendent les Iraniens, leur portée aurait été exagérée.
La voie diplomatique sera certainement explorée encore pour quelques mois. Il ne reste donc que quelques mois pour que Guilad Shalit figure sur la liste des « otages du monde » qui seront un jour libérés.
Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, retenu en otage par le Hamas depuis 747 jours. Nous pensons aussi aux familles d’Ehoud Goldwasser et Eldad Reguev enlevés, retenus en otage, et peut-être exécutés, par le Hezbollah.