28.7.08

EXTREMISME CHEZ LES ETUDIANTS ANGLAIS

Par Boris Sebbag
pour Guysen International News

Selon un sondage réalisé par le Centre pour la Cohésion Sociale, près d’un tiers des étudiants anglais musulmans penseraient que tuer au nom de la religion peut être justifié. L’étude montre que, globalement, le radicalisme et le soutien de la sharia est étonnamment développé dans les universités britanniques.


Le sondage YouGov, réalisé par cet organisme de cohésion sociale anglais, a interrogé 1 400 étudiants d’universités anglaises, dont 600 musulmans et 800 non musulmans.

En Grande-Bretagne, on dénombre 90 000 étudiants musulmans parmi les 2 millions et demi d’élèves dans l’éducation supérieure.

Si un tiers pensent qu’un crime pour la religion est possible, 53% des étudiants musulmans interrogés pensent que cela n’est jamais justifié.

Chez les étudiants non musulmans, ce chiffre est de 94%.
Les autres résultats de ce sondage vont dans le même sens que le premier.

Ainsi, 2 étudiants musulmans sur 5 interrogés soutiennent une incorporation de la sharia islamique dans la loi britannique. 55% des non musulmans interrogés pensent quant à eux que l’Islam est incompatible avec la démocratie.

Cette étude fait écho à une autre réalisée l’année dernière par Policy Exchange, laquelle montrait que 37% des musulmans âgés entre 16 et 24 ans préfèreraient vivre dans un système encadré par la sharia.

Mais alors que 'Fosis, le plus grand corps étudiant musulman du pays, a vivement critiqué le sondage, Anthony Glees, professeur à l’université de Buckingham, a trouvé « alarmant » le fait « qu’un si grand nombre d’étudiants soient d’accord pour tuer au nom de la religion ».

A noter que l’établissement Queen Mary (Londres) a fait l’objet d’une attention particulière. En décembre dernier, un certain Abu Muhajid a prononcé un discours appelant les étudiants musulmans à condamner les homosexuels car « Allah déteste » l’homosexualité ».

En novembre, un organisme de soutien au Hamas basé en Angleterre a affirmé sur le campus « qu’Israël était le projet le plus inhumain de l’histoire moderne ».

Un porte-parole du prestigieux établissement a affirmé ne pas avoir été au courant du contenu de ces discours, et a précisé que « nous ne nous associons en aucune façon à ces idées. Toutefois, la liberté d’expression et de débat fait aussi partie intégrale de l’esprit de l’université ».

A ce propos, le gouvernement a évoqué le fait d’encourager les maîtres de conférences à signaler les étudiants qu’ils soupçonnaient de comportement extrémisme, mais l’université ainsi que l’association des étudiants de l’établissement ont refusé.

Plus généralement, l’étude YouVov révèle que 40% des étudiants musulmans trouvent inacceptable pour un homme et une femme musulmans de se lier librement.

Aucun des étudiants musulmans interrogés n’ont admis être gay ou lesbienne, et 25% affirment qu’ils n’ont que peu ou pas de respect pour les homosexuels. Le pourcentage est plus élevé chez les étudiants musulmans de sexe masculins (32%). Parmi les non musulmans, ce nombre était de 4%.

59% des étudiants musulmans pensent aussi que porter le voile est important, et un quart ont affirmé que les « hommes et les femmes ne sont pas égaux aux yeux d’Allah ». 76% des étudiants non musulmans pensent quant à eux que les hommes et les femmes sont inégaux au sein de l’Islam.

Pourtant, cela n’empêche pas les étudiants musulmans de se mélanger avec les autres. 37% disent avoir des amis à l’université qui viennent de tous les milieux, et 38% pensent que la religion n’est pas un critère pour choisir ses amis.

8% affirment que la plupart de leurs amis à l’université sont musulmans. Plus de deux tiers des étudiants interrogés pensent que l’Islam est incompatible avec la notion occidentale de démocratie, chiffre atteignant 50% pour les étudiants non musulmans.

Des résultats qui révèlent une radicalisation de la population estudiantine britannique. Un phénomène déjà bien amorcé depuis les années 90. Lors des attentats perpétrés en Grande-Bretagne le 7 juillet 2005, 3 des terroristes avaient été à l’université.

Baroness Warwick, directeur exécutif de l’association ‘Universités du Royaume-Unis’, a précisé que « la violence, ou l’incitation à la violence, n’a pas sa place sur un campus d’université ».

Wes Streeting, président de l’Union Nationale des Etudiants, a condamné l’étude : « Cette étude répugnante est issue de la réflexion biaisée des préjugés d’un organisme de droite, et non pas des idées des étudiants musulmans à travers la Grande-Bretagne (…) Seulement 632 étudiants musulmans ont été interrogés sur des questions vagues et mal posées, et leur réponses ont été volontairement mal interprétées ».

L’Union Nationale des Etudiants a ajouté : « Nous savons qu’il existe des préoccupations au sujet d’un violent extrémisme sur les campus, mais il y a beaucoup de preuves montrant que celui-ci n’est pas très répandu. En fait, cette étude sape la cohésion et les efforts conjoints des étudiants, des institutions et des gouvernements pour combattre l’extrémisme. »