17.7.08

LES FOSSOYEURS


C’est fait. Les deux soldats israéliens sont revenus sur leur terre. Ehud Goldwasser et Eldad Regev ont finalement retrouvé les leurs. Le deuil va pouvoir commencer.

Les larmes vont maintenant succéder à l’angoisse épouvantable de l’attente, la solitude aux effroyables hurlements, dont parle le livre du Deutéronome.


La jubilation est de mise au Liban. L’AFP s’est jointe au cynisme ambiant en déclarant que l’enlèvement de ces deux soldats a causé la mort de 1200 civils au Liban. Car l’AFP ne demande pas combien il y avait de miliciens nazislamistes parmi ces civils.

Elle oublie également de rappeler que les nazislamistes en question tiraient leurs missiles depuis des écoles ou des habitations et s'enfuyaient rapidement avant que le missile israélien retombe sur le point défini comme l'origine du tir.

L’AFP, une fois de plus, ne s’honore pas de telles pratiques. Mais il y a longtemps qu’elle a perdu toute pudeur.

Car elle a aussi oublié, l’AFP, parvenue à ce point de dégueulasserie, de dire que, depuis 2 ans, le Hezbollah n’a jamais donné un signe de vie des soldats. Contrairement à toute pratique humanitaire, le mouvement islamiste n’a jamais confirmé la vie ou la mort d’Ehoud et d’Eldad.

L'AFP n'hésite pourtant pas à mentionner la convention de Genève pour les combattants du Hezbollah, qui n'en relèvent pas. En revanche, des soldats d'une armée régulière comme l'étaient les deux Israéliens (capturés en bonne santé et rendus à l'état de cadavres), eux, sont "protégés" par la Convention de Genève.

Hélas, pour le Hezbollah comme pour l'AFP, la Convention de Genève est une arme contre Israël, pas une protection pour ses soldats: uniquement pour ceux de tous les autre pays au monde...

A Primo, il y a bien longtemps que nous avons perdu toute illusion sur une agence de presse dont le fonctionnement est pourtant assuré par nos impôts. Mais l’AFP n'a pas plus de pudeur que le Hamas, le Hezbollah ou les Libanais qui vont accueillir les assassins de ces cadavres sur des tapis rouges.

Des cavaliers du Hezbollah splendidement harnachés ont attendu les prisonniers, dont un meurtrier d'enfants, rendus par Israël en échange des dépouilles. Aucune pudeur non plus, les Hamas, Hezbollah et Libanais qui ont accueilli les cadavres sur des tapis rouges.

A Gaza, le Hamas a qualifié l'échange de "victoire pour la résistance". Le gouvernement libanais lui-même, sous la férule de Suleiman, a déclaré ce 16 juillet jour férié.

Quel avenir peut avoir un peuple qui se réjouit d’échanger deux morts contre des vivants ?

Mort, où est ta victoire ? Faut-il avoir à ce point si peu confiance en soi pour appeler « victoire » un marché macabre ?

Le porte-parole du gouvernement israélien, Mark Regev, l'a qualifié de "meurtrier cruel d'enfants. Quiconque le célèbre comme héros, foule au pied les principes élémentaires de la décence humaine". (1)

Parmi les Libanais qui doivent être libérés figure Samir Kantar, du Front de libération de Palestine (FLP), condamné en 1980 à cinq peines de prison à vie et 47 ans additionnels. On notera seulement que l’AFP, encore elle, attribue à Kantar la nationalité libanaise. Tiens, on le croyait "palestinien" !

Primo ne reviendra pas sur les arguments déployés avec beaucoup de puissance par Alain Legaret (lire).

L’agence de presse a tellement l’habitude de noyer le poisson entre le statut d’éternels réfugiés, de génération en génération et le fait d’habiter dans un pays arabe.

Confusion savamment entretenue depuis des lustres par tout ce que le monde peut compter de « palestinolâtres » et auxquels l’AFP fait droit, afin d'éviter à ses lecteurs une seule seconde de réflexion.

Maintenant, nous saurons peut-être, si les familles Goldwasser et Regev autorisent le gouvernement à pratiquer une autopsie, de quoi sont morts les deux soldats.

Ont-ils été exécutés, torturés ? Et depuis combien de temps ont-ils perdu la vie ? Cela ne nous renseignera nullement sur l’inhumanité du mouvement chiite. Celle-ci est acquise.

Mais au moins, cela mettra la communauté internationale devant des choix cruciaux. Faut-il continuer à supporter la présence de ce mouvement qui ne jure, in fine, que par la destruction, l’anéantissement de tout infidèle, Juif, païen, athée de la surface de la terre ?

Aujourd’hui, pour tout amoureux de la liberté, c’est un jour de double deuil, celui des deux soldats et celui de notre civilisation.

Jour également d’écœurement devant la violence de ce comportement ignoble, pas bestial. Seul l'homme tue par plaisir.

Depuis aujourd'hui, les belles déclarations de la communauté internationale et du président de la République française sur le sort de Guilad Shalit, voire de Ron Arad, sont plus que jamais d'actualité.

Car il n'y a rien à attendre de bon de la part de tels personnages.

Pour les familles et pour cette petite démocratie du Moyen-Orient à qui on ne cesse de faire la promesse qu’elle pourra un jour vivre en paix, "la douleur est un siècle et la mort, un moment."

© Primo, 16 juillet 2008

1 - "Honte à la nation qui célèbre la libération d'une bête humaine qui a fracassé le crâne d'un bébé de quatre ans", a affirmé le Premier ministre israélien