par Yael Ancri
in arouts sheva
La presse américaine rend hommage à travers plusieurs interviews à l'ambassadeur d'Israël à l'Onu, Dan Gillerman, qui doit bientôt rentrer à Tel Aviv après six ans de loyaux services. Dimanche, le conseil des ministres a nommé son successeur le Professeur Gabriela Shalev, actuellement recteur au collège universitaire de Kiriat Ono.
Dans une interview accordée à l'édition du dimanche du journal américain New York Times, l'ambassadeur d'Israël à l'Onu, Dan Gillerman, affirme que la principale inquiétude d'Israël est de voir l'Iran remettre des armes atomiques au Hamas et au Hezbollah.
Interrogé par la journaliste du New York Times sur la réalité de la menace iranienne, Gillerman a répondu : "Ecoutez Ahmadinejad, qui nie la Shoah tout en préparant la prochaine, qui parle d'effacer Israël de la carte, écoutez-le et prenez ses déclarations au pied de la lettre. Pendant trop longtemps, le monde, y compris Neville Chamberlain, a cru qu'Hitler n'était qu'un pauvre fou. Je ne pense pas que nous puissions nous permettre de refaire cette erreur."
Et d'ajouter : "Ce qui est véritablement à craindre n'est pas que les Iraniens soient assez fous ou assez stupides pour tirer un missile contre Israël, mais plutôt qu'ils n'aient aucun scrupules à fournir des armes de destruction massive à des régimes en marge et à des organisations terroristes comme le Hamas et le Hezbollah."
Dans une autre interview, accordée à l'hebdomadaire Newsweek, Gillerman affirme : "Israël doit faire tout ce qui est en son pouvoir, littéralement tout, pour empêcher le régime mégalomane de Téhéran d'obtenir l'arme atomique. Je suis convaincu qu'Israël en a la responsabilité envers ses citoyens, mais je pense aussi que cette responsabilité incombe à la communauté internationale. Iran ne menace pas seulement Israël, mais également la paix et la sécurité du monde entier. Il incombe à la communauté internationale d'agir plutôt que d'attendre qu'Israël le fasse."
La journaliste du Newsweek a évoqué la possibilité qu'Israël attaque l'Iran avant que les Etats-Unis ne changent de président. Toutefois, Dan Gillerman a affirmé estimer en tant qu'ambassadeur d'Israël aux Nations unies, que la voie de la diplomatie n'avait pas encore été exploitée jusqu'au bout. "Le Conseil de Sécurité a adopté trois résolutions de sanctions. Nous savons que les dirigeants iraniens et le peuple ne sont pas indifférents à ces résolutions, surtout du fait qu'elles ont été adoptées à l'unanimité. Je ne pense pas que l'Iran veuille être un paria", a déclaré l'ambassadeur sortant.
Gillerman a averti que si le monde laissait l'Iran développer son programme nucléaire, de nombreux autres pays de la région – y compris l'Arabie Saoudite et l'Egypte – suivraient le mouvement. "L'Arabie Saoudite est probablement plus menacée par l'Iran que ne l'est Israël. L'Iran a des visées sur le pétrole de l'Arabie Saoudite", a expliqué l'ambassadeur sortant.
Cette peur qu'ont les pays arabes de l'Iran explique, selon Gillerman, qu'ils "deviennent beaucoup plus pragmatiques et réalistes au sujet de la solution du conflit israélo-palestinien. Ils savent que ce conflit n'est pas le principal problème, mais ils savent aussi que s'ils le résolvent, ils calmeront les rues et seront capables de s'unir contre le véritable danger que représente l'Iran."
La journaliste du Newsweek a également tenu à savoir ce que Gillerman pensait de l'échange de terroristes contre les soldats israéliens enlevés par le Hezbollah lors de la deuxième guerre du Liban.
"Je pense qu'il est problématique car il laisse comprendre à l'autre côté qu'Israël est prêt à payer même pour des soldats morts, ce qui peut leur faire croire qu'ils peuvent se comporter de façon irresponsable avec nos prisonniers. Toutefois, cette transaction montre l'engagement d'Israël envers ses soldats", a déclaré Gillerman.
Et d'ajouter sur la menace libanaise : "Le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, a récemment affirmé que la résolution 1701 des Nations Unies avait été un échec. Le Hezbollah a retrouvé sa force d'avant guerre, voire une puissance encore plus importante, étant donné qu'il n'a pas été désarmé. La situation au sud Liban et à notre frontière nord est très fragile, littéralement explosive."