2.3.09
"Des dollars pour Gaza, des Kassam pour Israël"
Les drapeaux de plus de 80 pays du monde flottent à Sharm el-Sheikh, en vue de la conférence internationale pour la reconstruction de Gaza, lundi.
Photo: AP , JPost
Par HERB KEINON
Alors que les tirs de roquettes sur le sud d'Israël se poursuivent, une conférence pour la reconstruction de Gaza doit réunir plusieurs dirigeants étrangers en Egypte lundi 2 mars.
Pour le Premier ministre désigné Binyamin Netanyahou, cette situation l'a amené a exprimé des réserves lors de récentes réunions avec des responsables étrangers quant à ses dons d'argent pour l'enclave palestinienne avant même que l'on s'assure que le sud d'Israël n'est plus menacé.
Après avoir entendu au cours d'une rencontre avec des donateurs étrangers que ces derniers étaient inquiets d'investir à Gaza pour ensuite voir les destructions causées par l'armée israélienne, Netanyahou a rappelé que Tsahal a tout fait pour éviter les victimes civiles et ne viser que des zones où se trouvaient des terroristes. Selon certaines informations, il aurait même affirmé qu'il ne voulait pas sacrifier la sécurité d'Israël "juste pour voir sourire les Européens".
Des sources proches du Premier ministre désigné ont affirmé qu'il serait difficile à l'aide humanitaire de contourner le Hamas, surtout quand ce dernier poursuit ces tirs de roquettes sur le sud d'Israël.
Un conseiller de Netanyahou a même affirmé qu'avec la conférence pour la reconstruction de Gaza, il semble que le monde pense que les attaques sur le sud de l'Etat hébreu appartiennent au passé, alors qu'elles se poursuivent quotidiennement.
Des représentants d'environ 80 pays se rencontreront en Egypte à Sharm el-Sheikh lundi pour promettre des milliards de dollars (2,8 selon les estimations) destinés à reconstruire les dégâts causés à Gaza pendant l'opération "Plomb durci". Parmi ces personnalités internationales se trouvera la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, pour la première fois en visite au Proche-Orient depuis qu'elle a pris ses nouvelles fonctions. Washington devrait fournir à lui seul 900 millions de dollars.
De son côté, Ehoud Olmert a prévenu lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement dimanche que "si les tirs sur Israël se poursuivent, les forces de sécurité de Tsahal répondront de manière forte et ciblée, et sans compromis."
Le Premier ministre a poursuivi en expliquant que son pays ne pouvait pas accepter ces attaques quotidiennes et que la réponse israélienne ne serait pas celle à laquelle s'attend les organisations terroristes.
Plus tard dans la journée, Olmert a rencontré le ministre canadien des Affaires étrangères Lawrence Cannon, en route vers la conférence des donateurs en Egypte.
Le Premier ministre a affirmé au diplomate qu'Israël soutenait jusqu'à maintenant l'aide pour les Palestiniens à Gaza mais qu'un moyen devait être trouvé pour que ce soutien ne serve pas à renforcer le Hamas.
L'important, ce n'est pas juste de promettre de l'argent, a déclaré Olmert. L'important, c'est de voir comment cette aide est distribuée et quel mécanisme de surveillance sera mis en place pour s'assurer que l'argent ne profitera pas au renforcement du Hamas.
Le représentant du Quartet (UE, ONU, Etats-Unis, Russie) au Proche-Orient Tony Blair sera également présent à la conférence de Charm el-Sheikh. Selon lui, "cet argent n'aura aucun impact durable à moins que ne soit trouvé une solution politique."